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Thiaba, mon chez moi…

Rédigé par le volontaire de CorpsAfrica/Senegal, M. Cherif Marena

L’imagination est la force la plus puissante jamais mise à la disposition du travail humain. Imaginons donc une seconde en fermant les yeux. Une vie sans électricité et un réseau stable à notre époque. Une femme qui accouche sur une charrette alors qu’elle se rend dans un service compétent situé à plus de 7 km de son domicile.
Un enfant qui partage la cour de l’école avec toutes sortes d’animaux.
Un enfant qui effectue plus de 14 km de marche chaque jour pour poursuivre ces études moyen et secondaire.
Après les questions qui se posent,
Comment vit cette communauté ? Quel est le sort de ces femmes et de leurs bébés sans assistance médicale ? Ces enfants terminent-ils leurs études ? Voici les réponses à ces questions dans ma communauté, voici les réponses à ces questions dans ce plus beau village serère du Sine, à Fatick, dans la commune de Mbellacadaio, situé à plus de 7 km à l’est de la route nationale Fatick-Kaolack et également à 7 km du chef-lieu communal ou du chef-lieu de la commune.
Ce village s’appelle Thiaba, un nom peulh qui signifie pantalon déchiré, mais dans le vrai sens du terme, Thiaba signifie une philosophie de vie, une philosophie de vie selon laquelle la vie est un dur labeur et le travail est l’ami des vivants.
Fondé en 1904 par Amafakha TOURE, deux ans plus tard, Amafakha migre vers L’Est de son terroir à cause des inondations récurrente. Quelques années plus tard, l’est du village où vit le chef du village prend le nom de Diaf-diamé qui signifie le pied de Diamé en sérère. L’histoire de ce nom vient d’un grand lutteur nommé Diamé. Diamé était le roi des arènes sérère jamais détrôné, un jour Diamé fut terrassé, ce dernier considère cette défaite comme une humiliation totale, s’enfuit dans la nature et il est poursuivi par ses amis qui ont retrouvé la trace du pied de Diamé au bord du marigot de Thiaba et ils exclament voilà le pied de Diamé en sérère “Diaf Diamé”.
Au fil des années, nous avons assisté à la création de montagnes rattachées à ce village, telles que Thiaba Baol, Thiaba Keur Abdou Ndiaye et Thiaba Keur Sandigui Diop.
Elle vit dans l’agriculture, l’élevage et le maraîchage pour ceux qui lui demandent comment elle vit dans cette communauté. Cette communauté pratique deux types d’agriculture : l’agriculture de subsistance avec le millet, le maïs, le sorgho, le niébé et le riz à des fins de spéculation, et l’agriculture commerciale avec des arachides et des pastèques. L’élevage domestique est pratiqué par toutes les familles et l’élevage de volailles par quelques familles. Souvent à but lucratif, le maraîchage est la première activité de survie de ce village et est pratiqué en saison sèche par la quasi-totalité des familles. Dans cette zone, le village a bénéficié d’un projet World Vision qui n’est plus fonctionnel aujourd’hui.
Père, mère, enfants et vieux vivent dignement dans cette communauté avec tout ce manque, ici tout le monde est parent comme si c’était une seule grande famille, ici l’humain est vénéré à juste valeur et l’argent, le pouvoir sont juste secondaire. En fin ici dans mon chez moi loin de chez moi les valeurs telles que le respect de l’autre, la solidarité, l’humilité, le pardon, l’amour de ton prochain et la résilience face aux défis constituent un socle sur lequel ces hommes bâtissent leurs vies pour résister, rebondir et avancer.
L’école élémentaire de mon village est créé en 1997. Elle compte aujourd’hui 6 salles de classe et un bureau du directeur. Cependant deux salles de classe et le bureau du directeur sont en mauvaises état qui nécessitent des réhabilitations, l’école manque également des toilettes adéquates et en fin l’école n’a pas de mur de clôture.
Le village a une case de santé jamais fonctionnelle depuis sa création jusqu’à nos jours à cause d’un manque de personnel.
la question comment elle vit cette communauté ?
N’est pas la vraie question face à leurs quotidiens. La vraie question devrait être :
Où est la volonté politique de nos gouvernants ?
Où est cette vision “d’organiser le Sénégal en territoire viable, compétitif et porteur de développement durable” de l’acte trois de la décentralisation ?
C’est ça les vraies questions face aux quotidiens inimaginables de ces communautés.
Nos gouvernants doivent adopter un comportement de compassion, d’empathie envers les gouvernés face à leurs quotidiens. Ils ne doivent pas seulement à ressentir de la pitié ou de la tristesse à nos maux mais ils doivent comprendre cette douleur comme si elle est à leurs et poser des geste aussi petits soient-ils pour l’apaiser.
cultiver ce comportement demande un effort conscient c’est :
Écouter plus que parler,
Ressentir plus que juger,
Et Agir plus que observer,
ça qui motive aujourd’hui notre engagement à travers CorpsAfrica/Sénégal pour apporter notre toute petite pierre à l’édifice des communautés Sénégalaises.

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